La Libération de la Loire-Inférieure de juin 1944 à mai 1945
Les différents acteurs de cette période sont : les Allemands et les collaborateurs, les civils français (aux prises avec les difficultés croissantes dues aux combats sur le territoire français), la Résistance militaire et enfin la Résistance civile. Ces composantes s'affrontèrent, s'entrecroisèrent mais rien de ce qu'elles ont pu faire n'aurait pu se réaliser sans l'intervention des forces alliées.
La multiplication des maquis : l'exemple du maquis de Saffré
En Loire-Inférieure, un des maquis importants est celui de Saffré. Basé en forêt près d'un terrain homologué par le bureau des opérations aériennes de Londres, il a pour objectif de préparer un parachutage destiné à armer la Résistance du département. Ce maquis, comme les autres, a vu ses effectifs gonfler en juin 1944, notamment par l'arrivée des clandestins et réfractaires au STO, ainsi que ceux du maquis de Teillay (Ille-et-Vilaine) qui, attaqué par les Allemands, s'est replié sur Saffré. Le 27 juin 1944 au soir, le maquis comprend environ 300 hommes dont seulement une quarantaine sont armés.
Le 28 juin 1944 vers 5 heures du matin, la forêt est cernée par de nombreux Allemands et miliciens bien armés : 4 maquisards sont tués, 9 blessés sont achevés sur place, 35 sont faits prisonniers et transférés à la prison Lafayette à Nantes (29 sont exécutés sur-le-champ et 6 déportés).
Voir l'extrait du jugement du tribunal dans le procès du maquis de Saffré
Lire l'édition du 17 juin 1950 de l'hebdomadaire L'Éclaireur de Châteaubriant
Les zones libérées
Les actions de guérillas se poursuivirent jusqu'à la fin de juillet 1944. Avec la percée d'Avranches au 31 juillet 1944, les portes de la Bretagne sont ouvertes aux Alliés et à l'armée du général Patton. Après la libération de Rennes, le rythme s'accélère : le 12 août Nantes est libérée à son tour.
Voir la carte indiquant la position des armées, août 1944
L'arrivée des troupes américaines à Nantes en août 1944
[Extrait] Archives américaines de la Seconde Guerre mondiale - 1944
Archives de la Cinémathèque de Bretagne.
La poche
Les Allemands, en se repliant, constituent des poches de résistance qui fixent des troupes allemandes (25 000 hommes à Saint-Nazaire) ainsi que des troupes alliées. Les Américains décident de ne pas prendre d'assaut les ports (coûteux en hommes et en matériel), aussi confient-ils aux FFI (forces françaises de l'intérieur), la tâche de tenir les poches. Une vingtaine de bataillons de FFI participent aux combats, auxquels il faut adjoindre une division d'infanterie américaine en réserve. La situation de la poche est grave pour les civils qui sont 124 000 à subir durement le joug de l'occupation. Alors que le reste du territoire français recouvre peu à peu liberté de paroles et libertés individuelles, la zone n’est libérée qu’après la capitulation des Allemands dans la poche le 11 mai 1945. Elle n'est plus qu'un champ de ruine où la population civile ne peut tout de suite revenir.
À consulter en ligne
Il y a 75 ans : la Loire-Inférieure tourne la page de la guerre. Lien d’archives n° 41, juin 2020.
[Vidéo]L'histoire en images : 1945 en Loire-Inférieure
La Poche de Saint-Nazaire (1944-1945), un article des Archives municipales de Saint-Nazaire.
Presse numérisée
Édition du 11 mai 1945 du journal L’Avenir de l’Ouest
Inventaires
Comité Départemental de Libération
À lire aux Archives départementales
- Étienne Gasche, Saffré, 28 juin 1944 : la mémoire des maquisards, Nantes, 2012.
- François-Régis Hutin, La libération de Saint-Nazaire. La Poche : 1944-1945, Rennes, 1995.
- Noëlle Ménard, La libération de Châteaubriant 4 août 1944. 50e anniversaire, 1944-1994, Châteaubriant, 1994.
- Jean-Pierre Sauvage, Dominique Bloyet, « La Libération dans la Loire-Inférieure », dans Histoire et mémoires locales, départementales, régionales, n° 22, 2004, p. 56-63.
- Michel Scheid, Nantes 1940-1944, la guerre, l'occupation, la libération, Rennes, 1994.
- Joël Thiévin, La libération d'Ancenis et de sa région, Saint-Cyr-sur-Loire, 2004.