Dans le royaume de France (1365-1458)

Aveu et dénombrement rendu après le décès de Pierre du Pont, seigneur de Rostrenen et du Pontou, par Hélène de Rohan, sa veuve, 1494. Exemple d’aveu enluminé conservé dans le fonds de la chambre des comptes. ADLA.
Aveu et dénombrement rendu après le décès de Pierre du Pont, seigneur de Rostrenen et du Pontou, par Hélène de Rohan, sa veuve, 1494. Exemple d’aveu enluminé conservé dans le fonds de la chambre des comptes. ADLA.

Le duc Jean IV (1364-1399), sorti vainqueur de la guerre de succession de Bretagne, s'attire les foudres du roi de France Charles V, en soutenant le roi d'Angleterre dans le conflit centenaire qui continue à opposer les deux souverains, et en refusant de remplir ses devoirs de vassal. Le roi de France tente une confiscation du duché mais les états de Bretagne s'y opposent. Un second traité de Guérande (1381) maintient la Bretagne dans la vassalité du royaume de France.

La période, toujours marquée par les troubles de la guerre de Cent Ans, reste agitée : le duc Jean V (1399-1442) échappe de peu, en 1420, à un complot ourdi par Marguerite, fille du connétable Olivier de Clisson, qui a épousé le fils de Jeanne de Penthièvre et de Charles de Blois, prétendant malheureux à la couronne ducale. Elle y perd tous ses biens.

C'est aussi l'époque du fameux Gilles De Rais, ancien compagnon d’armes de Jeanne d’Arc, exécuté en 1440 à Nantes pour tortures et assassinats d'enfants.

  • Reddition de Marguerite de Clisson et libération du duc Jean V de Bretagne en 1420. Enluminure incluse dans la Compillation des Cronicques et ystores des Bretons, 15e siècle - BNF, département des manuscrits.
  • Exécution de Gilles de Rais en 1440 à Nantes - ADLA

Néanmoins, c’est à cette époque que l'État breton se développe, avec ses institutions :

  • le conseil ducal, organe de gouvernement, composé de 10 à 30 membres, choisis à la discrétion du duc ;
  • les états de Bretagne, formés de représentants bretons au nombre d'environ 200 (titulaires des cinquante grandes seigneuries ecclésiastiques, titulaires des dix fiefs ayant titre de bannières ou baronnies, délégués ou députés de quarante-quatre villes ayant le privilège de haute-justice), qui doivent donner leur accord à toute levée d'impôt ;
  • la chancellerie qui assure la rédaction et l'expédition des actes ducaux ;
  • la chambre des comptes qui s'occupe de contrôler la comptabilité des receveurs et veille à l’intégrité du domaine ducal.
  • Assises du parlement de Bretagne au 15e siècle. Gravure tirée des Croniques Annalles des pays d’Angleterre et Bretaigne contenant les faictz et gestes des roys et princes qui ont regne oudit pays […] d’Alain Bouchard, 1531 - ADLA

À consulter en ligne

Les archives numérisées de la chancellerie

L’inventaire des archives de la chambre des comptes

À lire aux Archives départementales

Michael Jones, La Bretagne ducale. Jean IV de Montfort (1364-1399) entre la France et l'Angleterre, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 1998 (ADLA, In-8° 5744).

Emmanuel Salmon-Seigneur, « Le siège de Châteauceaux (1420) », dans Bulletin de l’Association Bretonne, 1999, p. 119-142 (ADLA, Per 92).

Matei Cazacu, Gilles de Rais, Paris, Tallandier, 2005 (ADLA, In-8° 8176).

À écouter

Gilles de Rais – Barbe bleue.
La captation sonore de la conférence de Matei Cazacu est à écouter en ligne.