La Seconde Guerre mondiale (1939-1945)
En septembre 1939, c'est à nouveau la mobilisation générale avec la déclaration de guerre à l’Allemagne, l'aménagement des caves en abris, la première alerte aérienne sur Nantes dans la nuit du 4 au 5 septembre suivie de bien d’autres, l'afflux des réfugiés (10 000 femmes et enfants de la région parisienne). En juin 1940, l'état de siège est proclamé en Loire-Inférieure. Nantes est occupée le 18 juin et Saint-Nazaire le 22; la Feldkommandantur s’installe dans l’hôtel du 11e corps d’armée (place du Marechal Foch).
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80 000 soldats français, faits prisonniers dans le département, sont parqués dans les camps aménagés à Savenay et Châteaubriant.
L'un des hauts faits marquants de cette période est « l'évasion » des chantiers de construction de Penhouët du cuirassé Jean-Bart, trois jours avant l’arrivée des Allemands, vers Casablanca où, malgré son inachèvement, il servira pour la défense du port. Juste après cet événement la France est divisée en deux zones. Le département de Loire-Inférieure fait partie de la zone occupée où tous les pouvoirs passent pratiquement aux mains des Allemands.
Cette période est le théâtre d'événements dramatiques en Loire-Atlantique : l'assassinat du Feldkommandant Holtz le 20 octobre 1941, qui a pour conséquence l'exécution de 50 otages le 22 octobre 1941, ou encore les bombardements des 16 et 23 septembre 1943 à Nantes et du 28 février 1943 à Saint-Nazaire.
La collaboration avec l'occupant est limitée en dépit de certains efforts de propagande, la résistance est d'abord une sorte de réaction spontanée puis s'organise ; le service du travail obligatoire (STO) favorise alors un afflux de volontaires dans les mouvements de résistance. Affaiblie par les efforts conjugués des Allemands et des groupes collaborationnistes (arrestation de 300 maquisards dans le maquis de Saffré le 28 juin 1944), l’arrestation des chefs de réseaux nantais et leur déportation à Dachau, elle ne joue pas un grand rôle à la Libération. Celle-ci se fait en plusieurs étapes : libération définitive de Nantes le 12 août 1944 et de la poche de Saint-Nazaire le 11 mai 1945.
Le bilan de la guerre est lourd : 25 000 prisonniers, 10 000 ouvriers contraints au STO, 2 800 morts lors des bombardements, destruction du centre de la ville de Nantes et de la ville de Saint-Nazaire.
À consulter en ligne
L’évasion du cuirassé Jean Bart
Nantes et la Loire-Inférieure dans la guerre 1940-1944de Frank Chantepie (extrait)
Les inventaires des archives publique et privées de la guerre 1939-1945
A lire aux Archives départementales
- Christophe Belser et Dominique Bloyet, Nantes et la Loire-Inférieure : Les années noires, Editions Patrimoines et Médias, 2014
- Jean Bourgeon, Nantes et la Loire-Inférieure 1940-1944 : Vivre l'occupation, Coiffard Edition, 2013
- Frank Chantepie, Nantes et la Loire-Inférieure dans la guerre 1940-1944, Le Coteau : Horvath, 1987
- Didier Guyvarc'h, « La mémoire lente des attaques aériennes alliées : de juillet 1940 à mai 1945, nazairiens et nantais sous les bombes», dans Place publique, n° 87, 2023.
- Didier Guyvarc'h et Loïc Le Gac, Envie. En joue. Enjeux. : Les 50 otages ; Nantes : Editions du Centre d'Histoire du Travail, 2021.