L’occupation allemande et la collaboration

Les Allemands arrivent à Nantes le 19 juin 1940, et trois jours plus tard à Saint-Nazaire. A la veille de l'armistice, les troupes allemandes occupent toute la Bretagne y compris les bases navales.

Les premières conséquences

L'administration militaire allemande se met en place : feldkommandantur dans les préfectures, kreiskommandantur dans les sous-préfectures, présence de la kriegsmarine dans les ports comme à Saint-Nazaire. Des premières mesures d'occupation apparaissent : horloges mises à l'heure allemande, couvre-feu, restrictions à la circulation, surveillance de la correspondance.

  • Ordres de la Kommandantur diffusés par la sous-préfecture de Châteaubriant, le 29 juin 1940. ADLA.
  • L'hôtel d'Aux à Nantes, devenu la Feldkommandantur pendant la Seconde Guerre mondiale. Carte postale, début du 19e siècle.

La vie quotidienne

La vie quotidienne est marquée principalement par les difficultés de ravitaillement, de communication et par les bombardements . L'occupation du territoire transforme celui-ci en véritable base militaire. La situation de pénurie due aux impositions allemandes est encore aggravée par la généralisation des bombardements en 1942, 1943 et 1944. Une zone côtière interdite est mise en place à partir du printemps 1941 rendant impossible les interactions entre ce territoire et le reste du département.

  • Tableau de répartition des besoins en viande à satisfaire pour le département, août 1941. ADLA.
    Tableau de répartition des besoins en viande à satisfaire pour le département, août 1941. ADLA.
  • Carte de rationnement de marchandises envoyées vers la poche de Saint-Nazaire, mai1945. ADLA.
    Carte de rationnement de marchandises envoyées vers la poche de Saint-Nazaire, mai1945. ADLA.

La collaboration

Elle semble avoir été très limitée en dépit de certains efforts de propagande : le 24 avril 1942, Doriot proclame au théâtre Graslin la nécessité d'une collaboration franco-allemande ainsi que sa volonté de lutter contre les bolcheviks. Les mouvements collaborationnistes s'efforcent d'exploiter le malaise causé par les terribles bombardements de septembre 1943 sur Nantes. Les partis collaborationnistes qui se créent après 1940 sont tous situés dans la zone occupée puisque l'administration allemande, contrairement au gouvernement de Vichy qui interdit tout parti politique, autorise leur existence et leurs manifestations. La plupart de ces partis se réclament de l'idéologie fasciste ou nazie. Ainsi la section nantaise du Rassemblement National Populaire propose en 1941 ses services à la préfecture pour mettre fin au « commerce effectué par les juifs dans la ville de Nantes ».

Sur un plan militaire, l'enrôlement dans la Ligue des Volontaires Français contre le bolchévisme est limité. En revanche, l'action des militants collaborationnistes comme auxiliaires des polices allemandes, soit comme indicateurs, dénonciateurs soit comme miliciens est terrible pour la population des territoires occupés. Peu nombreux, ils ont néanmoins une action redoutable pour la Résistance.

  • Affiche de propagande, 1943. ADLA.
  • La permanence du Parti Populaire Français à Nantes détruite par un attentat de la résistance communiste le 24 juin 1942. ADLA
  • Conférence du groupe collaboration, 1941. ADLA.

L’épuration

A la Libération, durant les années 1945 et 1946, plusieurs enquêtes et jugements ont lieu pour apprécier les faits de ces collaborateurs. Les condamnations sont de plusieurs ordres et s’adressent aussi bien à des administrations, des entreprises ou des particuliers qui peuvent être condamnés à l’indignité nationale voire à la peine de mort.

À consulter en ligne

Les archives du ravitaillement, 1939-1950 dans Liens d’archives n°6, 2006

La recherche dans les archives de l’épuration dans Liens d’archives n° 13, 2009

Il y a 75 ans : la Loire-Inférieure tourne la page de la guerre dans Liens d’archives n°41, 2020

Les archives numérisées

Le fonds des affiches numérisées


Les inventaires

Les fonds concernant la Libération et l’épuration (1699 W).

À lire aux Archives départementales