Les troubles religieux et politiques des 16e au 18e siècles

Le château de la Bretesche à Missillac. ADLA.
Le château de la Bretesche à Missillac. ADLA.

Le protestantisme, introduit à partir de 1558 par d'Andelot, frère de l'amiral de Coligny, voit la naissance de prêches dans les pays de Guérande et de Clisson, à Missillac (château de la Bretesche) et à Blain (fief des Rohan) ; les nouveaux convertis se réunissent aussi aux portes de Nantes, à Chantenay (Plessis de La Muce), à Sucé (Ponthus), à la Chapelle-sur-Erdre (la Gascherie), terre du capitaine huguenot La Noue Bras-de-fer. Au sud de la Loire, c'est à Vieillevigne et Montaigu que se rassemblent les huguenots. La nouvelle religion touche surtout la noblesse, quelques bourgeois ; mais la masse paysanne reste fidèle au catholicisme, sauf quand elle est contrainte de suivre ses seigneurs.

Les excès de violence sont généralement évités, tel le massacre la Saint-Barthélemy de 1572 grâce au sang-froid du maire de Nantes Guillaume Harrouys et, d’une manière générale, la Bretagne semble relativement épargnée par les guerres de religion, comme en témoigne le cahier de doléance des habitants de Haute et Basse Bretagne de 1574. Pourtant, de 1588 à 1598, le duc de Mercœur fait de Nantes la capitale de la Ligue : le pays est ravagé par la guerre. Dix ans de luttes sauvages, notamment au sud de la Loire, terminées par la reddition de Mercœur, l'entrée du roi Henri IV à Nantes et la signature de l'édit de pacification, dit Édit de Nantes (1598).

  • Cahier de doléance des habitants de Haute et Basse Bretagne (1574) - ADLA
  • Le duc de Mercœur - ADLA

Consulter le cahier des doléances de la province de Bretagne

Le 17e siècle est encore marqué en pays nantais par des soulèvements, complots ou mouvements religieux et politiques : ceux des princes de Rohan et Soubise en 1622, la conspiration de Chalais à l'instigation de César de Vendôme contre la personne de Richelieu (1626), la Fronde et l'incarcération, dans la prison du château de Nantes, de Paul de Gondi, cardinal de Retz (1654), l'arrestation par d'Artagnan du surintendant Fouquet à Nantes en 1661 et, surtout, la révolte du « Papier timbré » de 1675. Un peu plus tard encore, la conspiration de Cellamare et l'exécution à Nantes en 1720 du marquis de Pontcallec et de ses compagnons, aura marqué les esprits.

  • Scène de l'exécution de Pontcallec, place du Bouffay à Nantes le 26 mars 1720, d’après le dessin de Paul de Berthou - ADLA
  • Papier timbré, détail - ADLA

À consulter en ligne

L’inventaire de la série I (état civil protestant)

Le cahier de doléances de 1574

L’Édit de Nantes (1598) sur le site Musée protestant

« La révolte du papier timbré » de Pascal Dupuy sur le site L’Histoire par l’image

À lire aux Archives départementales

  • Philippe Hamon et Dominique Le Page, dir., Cahiers de doléances de la province de Bretagne de 1574, n° hors série du Bulletin de la Société archéologique et histoire de Nantes et de Loire-Atlantique, 2010 (ADLA, Per 96 / 80).
  • Gauthier Aubert, Les Révoltes du papier timbré 1675. Essai d'histoire événementielle, Presses universitaires de Rennes, 2014 (ADLA, In-8° 10527).
  • Joël Cornette, Eva Guillorel, Le marquis et le régent : une conspiration bretonne à l'aube des Lumières, Paris, Tallandier, 2008 (ADLA, In-8° 9232).
  • Roger Joxe, Les protestants du comté nantais au seizième siècle et au début du dix-septième siècle, Marseille, J. Laffitte, 1982 (ADLA, In-8° 3939).
  • Solen Joubert-Péron, « Le glaive et la parole : entre catholicisme et protestantisme, la maison de Goulaine pendant les guerres de Religion (1562-1602) », dans Actes de la journée historique de Legé, 29 juin 2002, Legé, 2003, p. 37-58. (ADLA, Per 1229 / 1).
  • Guy Saupin, L'édit de Nantes en 30 questions, La Crèche, Geste éditions, 2006 (ADLA, Br. In-8° 2943).
  • Alain Tainguy, « La conspiration de Pontcallec : un complot séparatiste sous la Régence », dans Armen, n° 147, 2005, p. 10-19 (ADLA, Per 368).