L’occupation allemande et la collaboration
Les Allemands arrivent à Nantes le 19 juin 1940, et trois jours plus tard à Saint-Nazaire. A la veille de l'armistice, les troupes allemandes occupent toute la Bretagne y compris les bases navales.
Les premières conséquences
L'administration militaire allemande se met en place : feldkommandantur dans les préfectures, kreiskommandantur dans les sous-préfectures, présence de la kriegsmarine dans les ports comme à Saint-Nazaire. Des premières mesures d'occupation apparaissent : horloges mises à l'heure allemande, couvre-feu, restrictions à la circulation, surveillance de la correspondance.
La vie quotidienne
La vie quotidienne est marquée principalement par les difficultés de ravitaillement, de communication et par les bombardements . L'occupation du territoire transforme celui-ci en véritable base militaire. La situation de pénurie due aux impositions allemandes est encore aggravée par la généralisation des bombardements en 1942, 1943 et 1944. Une zone côtière interdite est mise en place à partir du printemps 1941 rendant impossible les interactions entre ce territoire et le reste du département.
La collaboration
Elle semble avoir été très limitée en dépit de certains efforts de propagande : le 24 avril 1942, Doriot proclame au théâtre Graslin la nécessité d'une collaboration franco-allemande ainsi que sa volonté de lutter contre les bolcheviks. Les mouvements collaborationnistes s'efforcent d'exploiter le malaise causé par les terribles bombardements de septembre 1943 sur Nantes. Les partis collaborationnistes qui se créent après 1940 sont tous situés dans la zone occupée puisque l'administration allemande, contrairement au gouvernement de Vichy qui interdit tout parti politique, autorise leur existence et leurs manifestations. La plupart de ces partis se réclament de l'idéologie fasciste ou nazie. Ainsi la section nantaise du Rassemblement National Populaire propose en 1941 ses services à la préfecture pour mettre fin au « commerce effectué par les juifs dans la ville de Nantes ».
Sur un plan militaire, l'enrôlement dans la Ligue des Volontaires Français contre le bolchévisme est limité. En revanche, l'action des militants collaborationnistes comme auxiliaires des polices allemandes, soit comme indicateurs, dénonciateurs soit comme miliciens est terrible pour la population des territoires occupés. Peu nombreux, ils ont néanmoins une action redoutable pour la Résistance.
L’épuration
A la Libération, durant les années 1945 et 1946, plusieurs enquêtes et jugements ont lieu pour apprécier les faits de ces collaborateurs. Les condamnations sont de plusieurs ordres et s’adressent aussi bien à des administrations, des entreprises ou des particuliers qui peuvent être condamnés à l’indignité nationale voire à la peine de mort.
À consulter en ligne
Les archives du ravitaillement, 1939-1950 dans Liens d’archives n°6, 2006
La recherche dans les archives de l’épuration dans Liens d’archives n° 13, 2009
Il y a 75 ans : la Loire-Inférieure tourne la page de la guerre dans Liens d’archives n°41, 2020
Les archives numérisées
Le fonds des affiches numérisées
Les inventaires
À lire aux Archives départementales
- Belser Christophe, La Collaboration en Loire-Inférieure 1940-1944, 2 tomes, La Crèche, Geste éditions, 2005.
- Broche François, Muracciole Jean-François, Histoire de la collaboration (1940-1945), Paris, 2019.
- Lecornu Bernard, Un préfet sous l'occupation allemande, Châteaubriant, Saint-Nazaire, Tulle, Paris, 1984.
- Lostec Fabien, Les femmes à l'épreuve des tribunaux de l'épuration en Loire-Inférieure, Place publique, n°78, 2021.
- De l'occupation à la Libération : dossier : photographies de Nantes 1940-1945, dans Neptuna, n° 313, 2014.