Les réfugiés de la Seconde guerre mondiale

Des réfugiés sur la route, 1943. ADLA / fonds Georges Bourges.
Des réfugiés sur la route, 1943. ADLA / fonds Georges Bourges.

Croyant qu'une nouvelle guerre contre l'Allemagne se déroulerait selon le même schéma qu'en 1914-1918, les pouvoirs publics prévoient l'évacuation du nord et de l'est de la France, notamment en direction de la Bretagne.

Évacuation de septembre 1939

Le plan prévoit des zones de dispersion pour les populations de Brest, Nantes, Rennes et Saint-Nazaire. L'ouest est une zone de repli pour le département du Nord et la région parisienne. Trois types d'évacués sont prévus : les fonctionnaires et assimilés, les évacués volontaires et les évacués d'office. Deux expériences ont précédé l'évacuation de septembre 1939 : l'alerte de septembre 1938 où seuls les évacués volontaires gagnent l'ouest de la France, et l'arrivée des Espagnols préfigurant la catégorie des évacués d'office, après la débâcle de Catalogne. Après l'ordre de mobilisation générale du 1er septembre 1939, l'évacuation d'office de la région parisienne commence mais elle ne met en marche que de petits effectifs. En revanche, un nombre considérable d'évacués volontaires afflue vers la Bretagne. Des centres d'accueil s'ouvrent en Loire-Inférieure, comme le « château maternité » de Gâtines à Issé, destiné aux femmes réfugiées.

Le second exode

Les administrations locales profitent de l'expérience précédente pour préparer les futurs mouvements : dans chaque préfecture des régions d'accueil est créé un service des réfugiés, dirigé soit par un fonctionnaire retraité soit par un chef de service déchargé d'une partie de ses fonctions. À partir du mois de mai 1940, les réfugiés commencent à affluer : Luxembourgeois, Belges, une proportion importante de réfugiés venant de la région parisienne (+ de 30 % des réfugiés en Loire-Inférieure). C'est ainsi que le centre de l'Hermitière à Machecoul ouvert début 1940 par l'œuvre « Toute l'enfance en plein air », héberge des enfants réfugiés du département de la Seine, notamment des pupilles de l'Assistance publique. Au total, 250 000 réfugiés passent à Nantes.

Les sinistrés de Saint-Nazaire

La gestion des réfugiés concerne également celle des sinistrés locaux, victimes des bombardements alliés dont les logements ont été détruits ou évacués par précaution des zones visées par les bombardements. Dès son arrivée dans le département de Loire-Inférieure, le 1er août 1943, le préfet Bonnefoy doit traiter l'épineuse question de l'accueil et de l'hébergement d'environ 40 000 personnes dont moins de 10 % consentent à se replier sur les départements d'accueil comme le Maine-et-Loire, la population restante est donc répartie dans les communes à l'ouest d'une ligne Châteaubriant-Nantes.

A lire aux Archives départementales